Totalisant 77 MT sur l’année 2022, le port de Marseille-Fos enregistre une croissance de 3% de son fret, marquée par la progression des marchandises diverses au premier rang desquelles le conteneur, en hausse de 3% avec 1,53 million d’Evp. Côté passagers, la fin des mesures restrictives en Algérie, liées à la pandémie, a généré un afflux massif de passagers et de remorques.
« Hormis la sidérurgie, tout va bien, les résultats sont bons malgré la période compliquée. Arcelor-Mittal Fos a suspendu un de ses deux hauts fourneaux avec un impact sur les imports et les expéditions de bobines d’acier », annonce Hervé Martel, président du directoire du GPMM pour résumer l’année 2022.
Avec 77 MT, le bilan est somme tout positif dans un contexte d’inflation galopante, de pénurie de matières premières, de crise sanitaire et géopolitique marqué par la guerre en Ukraine. Privé de gazoduc avec la Russie, la France a dû trouver de nouvelles sources d’approvisionnement auprès des États-Unis et de la Norvège en complément de ses traditionnels fournisseurs au premier rang desquels figure l’Algérie.
Les terminaux méthaniers de Fos Tonkin et de Cavaou d’Elengy ont donc tourné à plein régime avec un taux d’utilisation de 95% en 2022 et une hausse du nombre d’escales de navires de 55% avec plus de 150 navires réceptionnés pour décharger ou recharger du GNL.
« 8,5 MT de gaz naturel liquéfié importé, c’est un record. Nous savons faire face à la rupture du lien avec la Russie. Le port s’est construit sur le développement des hydrocarbures mais nous sommes à un moment où la production d’énergie de demain se joue ici sur le territoire du port de Marseille Fos avec des projets significatifs (H2V et Gravithy représentent 750 M€ et 2,2 Mds€ d’investissements respectivement) qui ont été actée en 2022 », a souligné Christophe Castaner qui a succédé à Jean-Marc Forneri à la présidence du Conseil de surveillance du GPMM.
L’éolien à la place de Fos4XL
Hervé Martel a également annoncé le renoncement au projet de terminal à conteneurs Fos4XL, le terrain sera dédié à la constitution de la filière éolienne offshore et ce dans la perspective de l’annonce par l’État des lauréats de l’appel d’offres numéro 6. Le projet porte sur une vingtaine d’éoliennes pour une production de 250 MW pouvant être étendu pour atteindre 750 MW. La mise en service est prévue en 2030.
Ce projet se réalise dans la continuité de Provence Grand large en cours d’installation. D’ores et déjà, le port de Marseille-Fos a réservé 80 ha de son domaine pour la création d’un hub permettant le déchargement et le stockage des composants, l’assemblage et le montage sur flotteur, le stockage mais aussi l’implantation d’une nouvelle zone de fabrication et de mise à l’eau.
Côté passagers, le temps est au beau fixe avec le retour de l’activité tant sur les lignes régulières vers la Corse et le Maghreb que sur la croisière. L’année 2022 s’achève sur un flux de 3 millions de voyageurs. « Nous renouons avec les flux de 2019 avec une croissance forte sur l’Algérie après deux années de restrictions de circulation. Une croissance d’activité qui n’a pas été simple à gérer cet été », admet Hervé Martel.
En 2023, le transfert des lignes internationale de la Joliette vers le Cap Janet sera effective. Cette gare permettra de traiter les flux de voyageurs en provenance et à destination de l’Algérie et du Maroc. « Quant à la croisière, nous assistons à une reprise d’activité marquée par 74 escales de paquebots à propulsion GNL », souligne Hervé Martel.
Marseille-Fos qui annonce 80 M€ d’investissements en 2023 poursuivra l’électrification de ses terminaux et devrait investir dans le traitement des eaux souillées de la réparation navale au terme d’une décision de justice intervenue fin 2022.
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