En direct du MIPIM de Cannes : Quels sont les projets d’aménagement menés par Euroméditerranée à Marseille ? 

Résiliente, innovante et ouverte sur le monde. Voilà comment Laure-Agnès CARADEC voit la cité phocéenne de demain. La Présidente du conseil d’administration de l’Établissement Public d’Aménagement Euroméditerranée est venue illustrer les actions menées par l’EPA lors de la dernière édition du MIPIM de Cannes. Rappelant, au passage, que la Ville de Marseille est lauréate de l’appel à projets « 100 villes neutres en carbone » et que la Métropole Aix-Marseille-Provence a été élue Capitale européenne de l’innovation 2023.  

Crédit photo ci-dessous : ©Debarre Duplantiers

« Le territoire métropolitain est un territoire de ressources, de spontanéité et d’innovation dans tous les domaines, se réjouit Laure-Agnès CARADEC. On a de nombreuses startups que ce soit dans les domaines de la santé, de la logistique, du social, du culturel, du sport, et je crois que c’est cette diversité-là qui a séduit Bruxelles. »

En réponse à l’appel à manifestation d’intérêt du Programme d’investissements d’avenir « Démonstrateurs de villes durables », la Métropole Aix-Marseille-Provence et l’Établissement Public d’Aménagement Euroméditerranée ont présenté, en septembre 2021, leur candidature portant sur cinq secteurs du périmètre arrière-portuaire au nord de Marseille que sont Les Fabriques, Les Crottes, Smartseille, La Cabucelle, Docks Libres. Une candidature qui a été retenue début 2022 par le Gouvernement. Ce programme démonstrateur augure, dès lors, de ce que pourrait être « la ville durable, inclusive, résidentielle et productive en Méditerranée ». 

Crédit photo ci-dessous : ©Kern & Associés Architectes Urbanistes

Cette labellisation « France 2030 » va permettre d’agir sur « tous les chantiers de rénovation urbaine pour que, à travers ces chantiers-là, on puisse intégrer tout ce qui est innovation dans la fabrique de la ville de demain et anticiper les changements climatiques auxquels on doit faire face, explique la Présidente du conseil d’administration d’Euroméditerranée. Le fait d’être lauréat offre l’opportunité d’avoir un million d’euros pour mener des études et ensuite 10 millions d’euros pour de l’opérationnel sur le terrain. »

Le projet d’ensemble prévoit, notamment, la création de 3000 logements neufs, la réhabilitation de 14.000 autres, la réalisation d’espaces publics, l’accueil d’une offre économique tertiaire et productive et la réhabilitation du marché aux puces. 

Afin de mutualiser les efforts de l’État français, la Région Sud Provence-Alpes-Côte-d’Azur, le Département des Bouches-du-Rhône, la Métropole Aix-Marseille-Provence, la Ville de Marseille et l’Etablissement Public d’Aménagement Euroméditerranée, un Laboratoire Collectif d’Innovation Urbaine a vu le jour début 2022.

Objectif : mener une démarche commune pour tester des projets innovants sur le périmètre de l’Ecocité Euroméditerranée dans le but de les développer à grande échelle. À ce jour, les partenaires avancent ensemble sur trois sujets prioritaires : Repenser les ambiances urbaines, Une mobilité plus libre et plus durable, Donner plus de place à la nature et à l’eau.

« Par exemple l’Etat à travers le Fonds vert ou le Fonds friches, la Région à travers sa politique « une COP d’avance », le Département sur la déminéralisation des cours de collèges, la Ville avec sa candidature « 100 villes décarbonées », et la Métropole sur toutes les questions à la fois de mobilité et de gestion des milieux aquatiques, c’est-à-dire des risques d’inondation », énumère Laure-Agnès CARADEC.  En parallèle des initiatives menées par chaque collectivité, le Laboratoire Collectif d’Innovation Urbaine vient porter des projets collaboratifs concrets.

Initié conjointement par Euroméditerranée et le groupement ILEX-EGIS en 2020, le Jardin d’expérimentation des Fabriques s’inscrit dans la thématique « Donner plus de place à la nature et à l’eau » du Laboratoire Collectif d’Innovation Urbaine. Cet espace est progressivement devenu le point de rencontre de démarches collaboratives des partenaires du Laboratoire sur des questions de revêtements drainants, de fertilisation de terres scellées, ou encore d’associations végétales plus durables. Les protocoles de tests pour les futurs espaces publics du quartier ont été élaborés collectivement par les partenaires et les résultats sont librement partagés. 

Crédit photo ci-dessous : ©Bruther

Autre ambition : celle d’une « Centrale de mobilité ». Des ateliers collaboratifs ont d’ailleurs produit une première version du bouquet de services de la Centrale, qui agrègent des offres existantes déjà proposées par les acteurs publics (vélos en libre-service de courte durée, location de vélo électrique longue durée…), de nouveaux services innovants (comme du covoiturage) et des services portés par des entrepreneurs privés (notamment de l’autopartage et des mobilités actives). Il s’agirait, pour une deuxième étape de ce projet, de préparer une phase de test. 

Enfin, dans le cadre de la thématique « Repenser les ambiances urbaines » et après des échanges nourris entre les partenaires publics et les entreprises, deux prototypes de mâts d’éclairage innovants ont été provisoirement installés sur le Jardin d’expérimentation des Fabriques, en attendant d’être déployés à l’échelle du quartier courant 2023. Le but étant, à terme, d’ajuster les cas d’usage en « situation réelle » sur l’espace public répondant à l’ambition Smart City des collectivités gestionnaires.

Depuis 1995, l’Établissement Public d’Aménagement Euroméditerranée (EPAEM) conçoit, développe et construit la ville méditerranéenne durable au cœur de la métropole Aix-Marseille-Provence. Labellisé « ÉcoCité » depuis 2009, le périmètre d’intervention d’Euroméditerranée de 480 ha à Marseille constitue un véritable laboratoire d’expérimentation pour tester les solutions, services et dispositifs innovants qui feront partie intégrante de la ville de demain.

Crédit photo ci-dessous : ©Laurent Carte