La petite entreprise lotoise Le Mouton Givré, spécialisée dans la transformation de laine de brebis caussenarde en accessoires isothermes, connaît un rebond spectaculaire en 2025 après avoir frôlé la fermeture en 2024. Les ventes en ligne ont triplé et l'atelier de Cambes, près de Figeac, doit désormais adapter son organisation pour répondre à la demande.
“L’an dernier, à la même époque, nous pensions devoir fermer. Les reportages et articles consacrés à notre travail ont changé la donne. Ils ont mis en lumière nos valeurs, notre savoir-faire et les atouts de cette laine locale”, explique Cinthia Born, cofondatrice de l’entreprise.
Une production artisanale et raisonnée
L’atelier fabrique environ 700 pièces par mois dans une démarche artisanale et durable, loin des cadences industrielles. Travaillant traditionnellement à flux tendus avec des stocks limités, l’équipe de cinq salariées a commencé depuis janvier à constituer des réserves pour anticiper les fêtes de fin d’année.
“Nous ne fabriquons pas les produits à la chaîne comme cela peut se faire ailleurs dans le monde. Nous sommes une petite entreprise artisanale et nous avons besoin de visibilité pour pouvoir produire dans de bonnes conditions en temps et en heure”, précise la dirigeante.
Cap sur l’isolation écologique pour 2026
L’entreprise prépare déjà sa diversification avec le développement d’un isolant thermique en laine de brebis pour l’habitat. Ce projet, soutenu par le Parc naturel régional des Causses du Quercy, représente un investissement de 70 000 euros et vise à répondre aux enjeux de la rénovation écologique.
Les tests de normalisation pour obtenir le label Atex et la certification européenne sont en cours. La commercialisation devrait débuter en 2026, d’abord auprès des particuliers avant de cibler les professionnels du bâtiment.
“Notre ambition est de redonner toute sa valeur à la laine française, et plus particulièrement à celle du Lot qui n’était plus exploitée depuis des décennies”, rappelle Cinthia Born.
Une relance d’une filière oubliée
Créée en septembre 2019 par Cinthia Born et Élodie Madebos après un financement participatif réussi sur Ulule (24 650 euros collectés), l’entreprise est installée dans la pépinière Calfatech à Cambes. Elle collecte quatre tonnes de laine par an et a vendu 54 000 pièces depuis sa création, dont 24 000 pour Maison Thiriet.
Le chiffre d’affaires, qui s’élevait à 170 000 euros en 2024, devrait atteindre 350 000 euros en 2025, témoignant d’un redressement spectaculaire.
L’aventure est née d’un constat : la laine caussenarde, pourtant abondante localement, n’était presque plus valorisée. De nombreux éleveurs ne savaient qu’en faire ou la vendaient à perte, à un prix ne couvrant même pas les coûts de tonte. Le Mouton Givré a relevé le défi de relancer cette filière locale en proposant des produits durables, fabriqués en circuit court et sans plastique.






































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