Il a fallu 10 ans pour créer cette marque laitière haut-garonnaise. Le lancement de la Brique Rose a eu lieu hier à la laiterie toulousaine YéO frais, qui s’est engagée à acheter le litre 5 centimes au-dessus du prix moyen du marché en France.
Il est revenu à la présidente de la Région Occitanie, Carole Delga de presser le bouton lançant la production de la Brique Rose. Devant les caméras, les briques de lait roses et blanches se sont mises à défiler sur la ligne de l’usine de YéO frais de Toulouse. « C’est la première fois que l’on sait où va notre lait. Hier, le camion est passé chez nous et aujourd’hui on voit ça », dit Florian Leguay, président de l’association La Brique Rose et éleveur à Sepx dans le Comminges.
« Ce projet est exemplaire car il valorise la production locale avec un prix digne », souligne la présidente Delga. Soit 5 centimes de plus au litre.
« C’était un saut dans le vide ! »
« On y travaille depuis 10 ans ! », rappelle Florian Leguay. Afin de créer cette filière 100 % haut-garonnaise, treize producteurs représentant huit exploitations ont résilié les contrats qui les liaient à de grands groupes laitiers. « C’était un saut dans le vide ! Mais le risque est en partie gommé par le partenariat avec YéO frais, qui s’engage à acheter notre lait », explique le président.
« Il y a une prise de risque, conçoit Jérôme Servières, directeur général de la laiterie YéO frais, mais c’est un risque conscient. L’objectif de la Brique Rose est simple : faire en sorte que YéO frais sécurise les approvisionnements en lait tout en assurant une meilleure rémunération aux éleveurs. La pérennité de l’entreprise et de ses 200 emplois en dépend ».
« Dans le département, nous n’installons qu’un jeune par an, à ce rythme là on ne sera plus que trente dans 30 ans », décompte Sébastien Albouy, président de la Chambre d’agriculture de la Haute-Garonne. 80 heures de travail hebdomadaire pour un demi-smic par mois en décourage plus d’un.
« Ce projet donne confiance, incite les producteurs à rester et les jeunes à s’installer », poursuit Sébastien Albouy. « J’y vois tout l’intérêt de notre souveraineté alimentaire, ajoute Carole Delga. C’est pourquoi la Région a financé à 90 % », soit 53 400€, dont 31 000€ de fonds européens.
En rayon en décembre
La commercialisation de la Brique Rose se fera en Occitanie dans les moyennes et grandes surfaces dès le mois de décembre, et passera également par la restauration collective.
« C’est un commencement, une première étape », dit Florian Leguay. Avec peut-être une montée en puissance et une diversification de la gamme au travers de yaourts, de fromages…