Le 27 novembre 2023, a débuté la déconstruction du bâtiment C de la résidence TABAR (situé rue du Morbihan à Toulouse) qui comprenait 60 logements. La déconstruction est effectuée par curage dans un objectif de réemploi des matériaux. Une partie du bâtiment F et les bâtiments G et D feront l’objet du même process de déconstruction, le second chantier de déconstruction débutera à compter du 1er trimestre 2024. Par ailleurs, une première partie des bâtiments non déconstruits ont fait l’objet de travaux de réhabilitation, 120 logements concernés sur les 180 au total.
La déconstruction, une économie circulaire, au service d’un ambitieux projet de renouvellement urbain…
Sur TABAR, PATRIMOINE fait le choix d’un projet d’économie circulaire basé sur la déconstruction des bâtiments, notamment grâce aux fonds de l’appel à projets « Économie circulaire dans le BTP en Occitanie » lancé par l’ADEME et la Région Occitanie dont il est lauréat. PATRIMOINE est également signataire de la charte d’engagement « Économie Circulaire dans le Bâtiment – Life Waste2Build » de Toulouse Métropole.
Au total, ce sont 170 logements et 4 bâtiments qui sont concernés par ce chantier de « déconstruction » et non pas simplement « démolis ». Car, contrairement à la démolition, la déconstruction désigne une destruction sélective des éléments bâtis, en vue de recycler ou réutiliser tout ou partie des matériaux.
Véritable projet pilote d’une démarche d’économie circulaire, le projet de renouvellement urbain sur la résidence Tabar représente à ce jour une économie de 848 kg de déchets et 40 tonnes de carbone évitées.
La démarche initiée à Tabar est doublement bénéfique, d’une part le cycle de fin de vie des matériaux est prolongé, réduisant ainsi la quantité de déchets ; et d’autre part, la pollution liée à la production de nouveaux matériaux est évitée.
Après avoir réalisé un diagnostic des ressources des matériaux issus des bâtiments à démolir avec l’Assistant à Maîtrise d’Ouvrage Ambiente, (bureau d’études techniques spécialisé en maîtrise d’œuvre démolition), plusieurs filières de réemploi ont été identifiées pour les matériaux suivants : panneaux de bois haute densité, fenêtre PVC, marches en granito, baignoires sabot, porte palière, arceaux, boîtes aux lettres et panneaux de signalisation.
« PATRIMOINE a favorisé le réemploi de certains de ces matériaux directement au sein de la résidence TABAR, comme un don de boîtes aux lettres à la copropriété et la création d’un terrain de pétanque. Les autres matériaux issus de la déconstruction ont fait l’objet de dons et/ou revente auprès des acteurs de l’économie circulaire, des associations, ou encore des particuliers, toujours dans une optique de réemploi ou de transformation. » détaille Valérie Guiraud, Directrice Adjointe de la Gestion Locative et Patrimoniale de PATRIMOINE.
Vecteur d’utilité sociale
Lors de ce chantier de déconstruction, PATRIMOINE a souhaité mettre en place un Chantier Éducatif de Pré-Insertion (CEPI). En lien avec les partenaires de TABAR et l’association AMAE, 4 jeunes du quartier ont pu découvrir les métiers du bâtiment sur le chantier du bâtiment C. C’est au total 196 heures effectuées en 2 semaines : tout en pratiquant, ils ont pu s’initier aux bases de la sécurité ainsi qu’à la construction et mise en pratique de schémas de dépose soignée des matériaux.
PATRIMOINE a également initié un projet d’animation sociale « Un atelier de quartier à TABAR », en partenariat avec les associations AMAE et e-graine (association d’éducation populaire). L’objectif de ce projet est d’instaurer une dynamique citoyenne autour de l’économie circulaire et du réemploi des matériaux issus de la déconstruction, avec l’organisation d’ateliers de fabrication, d’ateliers pédagogiques et de séances de réflexion collective.
Ces ateliers permettent ainsi d’accompagner les habitants du quartier pour leur redonner une place dans des initiatives nouvelles, leur donner envie d’apprendre et favorise la rencontre et le dialogue entre les habitants du quartier TABAR.
Au cœur d’un quartier en cours de transformation
Construite en 1965, la résidence TABAR est l’une des plus anciennes du parc HLM toulousain. Elle fait actuellement l’objet d’un projet de renouvellement urbain ambitieux mené avec Toulouse Métropole et l’ensemble des partenaires de l’ANRU. Un projet porté par 3 grands objectifs :
– Mieux raccorder TABAR à son environnement urbain en réaménageant les voies de circulation et les stationnements publics. Une voie verte et une piste cyclable seront également aménagées afin de favoriser les mobilités douces.
– Améliorer l’image du quartier et les conditions de vie des habitants par la démolition de 170 logements répartis sur 4 bâtiments afin d’atténuer le vis-à-vis et désenclaver le quartier. Puis, la réhabilitation de 180 logements restants et la construction de 60 logements neufs permettront de renouveler l’image du quartier.
– Valoriser les espaces publics par leur requalification et de nouveaux usages. Une barrière végétale sera aménagée afin de limiter les nuisances sonores de la circulation et offrir des espaces publics de qualité, notamment par l’extension de la zone de jardin et la plantation d’environ 300 arbres.
Les travaux, amorcés en 2020, devraient s’achever en 2026.
La réhabilitation de 180 logements
« Au cours de l’année 2023, 120 logements des bâtiments B et H ont bénéficié d’une réhabilitation qui s’est attachée à rénover l’enveloppe extérieure des bâtiments et à proposer un meilleur confort thermique dans les logements. Les 60 logements du bâtiments F seront également réhabilités à la suite de la déconstruction partielle du bâtiment. L’ensemble de ces travaux de réhabilitation répondent aux objectifs de PATRIMOINE d’amélioration des conditions de vie des habitants et de l’image du quartier, tout en permettant à la résidence TABAR d’obtenir le label HPE rénovation (Haute Performance Énergétique). » explique Magaly MURAT, Responsable du Pôle Patrimoine.
Une nouvelle isolation thermique renforcée des façades a été installée, les toitures ont été remplacées et de nouvelles persiennes ont été mises en place. Les éclairages des parties communes ont aussi été remplacés par des LED sur détection. Dans les logements les chaudières ont été remplacées et un système de VMC a été installé. Ces travaux permettent ainsi une meilleure maîtrise de la consommation en énergie pour les locataires.
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