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tristangorgeret
29 septembre 2025 Dernière mise à jour le Lundi 29 Septembre 2025 à 09:22

Tandis que l’INSEE évalue à 21 000 le nombre de communes en France ne disposant d’aucun commerce, la Communauté de communes du Cauvaldor a décidé de s’emparer du sujet. En 2020, en association avec la CCI du Lot, elle a décidé de créer le dispositif Rev’lot. 5 ans plus tard, une centaine de commerces en ont bénéficié permettant à ceux-ci de rester ouverts, pour le plus grand bonheur des habitants. Reportage vidéo.

Un tabac avec les rideaux qui restent clos, des boulangeries à la recherche de nouveaux propriétaires ou encore un bar qui annonce sa fermeture prochaine, faute de repreneur, ces scènes se font de plus en plus courantes dans les zones rurales françaises. Des zones rurales victimes de désertification commerciale : en 2023, 62 % des communes françaises ne disposaient d’aucun commerce, elles ne représentaient que 25 % des communes dans les années 1980. Alors quand les commerces sont encore présents, les mairies et les collectivités se battent pour les préserver. 

Dans le nord du Lot, 77 communes regroupées sous les couleurs de la Communauté de communes du Cauvaldor (Causses et Vallée de la Dordogne) ont créé le dispositif Rev’lot afin d’accompagner les reprises de commerce :  « En 2020, juste avant la période COVID, on a décidé de créer un fonds en soutien des repreneurs de fonds artisanaux et commerçants. » explique Jean-Claude Fouché, Président de Cauvaldor.

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Des commerces aidés financièrement pour maintenir leur ouverture 

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Un dispositif créé en lien avec la Chambre de commerce et d’industrie du Lot qui accompagne financièrement les porteurs de projet souhaitant s’installer sur le territoire : « On a décidé de mettre en place un dispositif pour accompagner les repreneurs et les créateurs de commerces et d’entreprises au travers de prêts d’honneur qui vont de 3 000 à 30 000 euros sans garantie, sans intérêt, et donc qui sont remboursables sur une durée allant jusqu’à 48 mois. » décrit Jean Hugon, Président de la CCI du Lot avant d’ajouter : « Donc, le but de cet accompagnement financier, c’est de pouvoir avoir un effet levier pour que derrière le candidat puisse obtenir le prêt nécessaire auprès des banques pour mener à bien son projet. » 

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Un soutien financier qui a permis à Quentin Miguel, 27 ans, ancien salarié agricole, de reprendre l’entreprise d’assistance dépannage de Saint-Céré : « Le projet de Rev’lot, c’était un crédit à 0 % avec juste une assurance. Donc, forcément, quand on prend un crédit à 0 %, même si c’est un montant minime de 10 000 €, 0 % sur 10 000 €, c’est pas comme à la banque 10 000 € à 4 %. » se réjouit-il.

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Ce passionné d’automobile l’admet, sans l’aide financière apportée par le dispositif, les démarches pour reprendre son entreprise auraient été plus compliquées : « Quand on n’a pas un certain capital et qu’on n’a pas, Cauvaldor ou d’autres organismes qui nous aident un peu, clairement, ça devient vite compliqué. Mis à part avoir 100 000 € sur un compte en banque et tout mettre dessus. Sinon, c’est presque impossible. Quand on est un jeune qui a entre 25 et 35 ans, même si c’est 20 000 €, c’est très compliqué. Quand on a 10 000 euros déjà d’avance qui arrivent comme ça grâce au dispositif, c’est beaucoup plus simple pour libérer les sous », argumente le jeune dépanneur. 

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Charlotte Mejecaze, ancienne propriétaire, avec son mari, de la charcuterie-traiteur à Figeac a ,elle aussi, bénéficié du dispositif Rev’lot. Grâce à celui-ci, le couple a pu reprendre la gestion du Carrefour Contact de Saint-Céré, un programme de soutien qui a permis à Charlotte et son mari de s’installer sereinement : « On a pu avoir le prêt de doublement à taux zéro avec l’aide de Cauvaldor. Grâce à cela, on a pu s’installer sans faire d’avance de trésorerie », s’enthousiasme-t-elle.

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Guillaume Davin, nouveau gérant de l’épicerie Trin, toujours à Saint-Céré, a lui aussi été aidé par le dispositif Rev’lot. Pour cet ex-Parisien qui souhaitait depuis 2018 s’installer dans le Lot pour se rapprocher de sa famille, le programme l’a soutenu dans la réalisation de son projet : « J’ai bénéficié d’un prêt à taux zéro sur sept ans. Sans ce prêt à taux zéro, j’aurais dû mettre un peu plus d’argent de mes fonds propres ou sinon solliciter ma famille afin de m’aider. Mais le fait d’être passé par Cauvaldor, ça m’a permis de me rassurer dans la viabilité de mon projet de reprise. » argumente Guillaume Davin avant d’ajouter : « Le prêt à taux zéro m’a permis de garder un peu de fonds propres au cas où, pour éventuellement faire de prochains investissements et éventuellement aussi pour des projets personnels, c’est-à-dire acheter ma future résidence principale. » expose l’épicier.

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Un soutien au-delà du simple aspect financier 

En plus du soutien financier, les porteurs de projets ont également eu le privilège de bénéficier d’un accompagnement de la part de Cauvaldor Expansion, l’agence économique du Cauvaldor : « Au-delà de l’aspect pécunier et du soutien financier, on est aussi là pour pouvoir apporter un soutien technique, donc au travers des ressources de la Chambre de commerce et de Cauvaldor Expansion », explique Jean Hugon, Président de la Chambre de commerce et d’industrie.

Un accompagnement « humain » qui a permis au jeune dépanneur Quentin Miguel de recevoir des conseils pratiques et administratifs précieux :  « Sans cet accompagnement on aurait payé quelqu’un, un comptable, un service juridique, etc. Alors que Cauvaldor nous a aidé, avec cet aspect financier, de nous guider et d’avoir des conseils gratuitement. » conclut-il.

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De son côté, Charlotte Mejecaze et son mari ont également été épaulés par la Communauté de communes afin de préparer un dossier satisfaisant les banques : « On a été soutenus par Cauvaldor Expansion avec un accompagnement au top et très proche, très humain et quasi-familier. Donc c’est vrai qu’on a été en confiance. On a été très bien préparés. on a monté des dossiers et cela nous a aidés au niveau des banques. » se réjouit-elle.

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98% des projets accompagnés sont viables 

Un accompagnement qui porte ses fruits, en cinq ans d’existence, le dispositif Rev’lot a accompagné près de 90 projets, soit une quinzaine de projets par an. Des projets qui continuent d’exister comme l’explique Christian Deleuze, membre du Conseil d’administration de Cauvaldor Expansion et cofondateur Rev’lot : « Nous avons, je pense, un grand taux de réussite aujourd’hui, puisque plus de 98 % des projets existent encore. C’est une centaine de commerces répartis dans une petite quarantaine de villes et de petits lieux liés au centre-ville, évidemment, du territoire, et qui représentent une grande diversité de commerces allant de la boulangerie au restaurant, au commerce de lingerie ou au petit artisanat. » explique-t-il. 

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Un dispositif primordial pour l’économie du territoire : « L’intérêt, c’est surtout, et on le voit particulièrement ces deux ou trois dernières années, de permettre la transition des commerces par rapport à ceux qui vont arrêter. Sans cela, on aurait une perte d’activité économique qui serait régulière et permanente compte tenu de la démographie que l’on connaît aujourd’hui. » affirme Christian Deleuze.

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Grâce à ce programme de soutien, les commerces restent ouverts mais surtout réalisent un chiffre d’affaires souvent bien au-delà des attentes initiales : « 85% des dossiers qui ont été soutenus sont, dès la première année, au-delà de leur espérance en termes de chiffre d’affaires et d’activité. Donc, le travail qui est fait en amont est pour moi indispensable et très pertinent. » se félicite Jean Hugon.

Le dispositif se renforce

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Fort de son succès, le dispositif Rev’lot souhaite s’intensifier, le 18 septembre dernier, un nouveau partenariat a été signé entre Cauvaldor, la CCI du Lot et le Crédit Agricole Nord Midi-Pyrénées. 

« C’est un partenariat qui se renforce et qui se traduit ici par cette signature de convention de partenariat. Cette convention n’est pas simplement un document administratif, c’est une ambition partagée de pouvoir lancer ces entreprises et pérenniser leur activité dans le temps », déclare Frédéric Cauchy 

Un partenariat renforcé afin de donner encore plus de moyens au dispositif Rev’lot : « Le partenariat avec le Crédit Agricole avait pour but de donner encore plus de moyens à Rev’lot et d’introduire dans cette association un acteur qui a également un rôle économique important auprès de cette catégorie d’artisans et de commerçants. » admet Jean Hugon. 

À cette occasion, le Crédit Agricole Nord Midi-Pyrénées a versé 100 000 euros pour le dispositif Rev’lot.

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Grâce à ce dispositif Rev’lot, près d’une centaine de commerces ont ainsi ouvert leurs portes ou ont été sauvegardés sur le territoire du Cauvaldor. Un soutien important pour l’économie du territoire et pour les liens sociaux entre habitants.

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