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redaction
6 décembre 2025 Dernière mise à jour le Samedi 6 Décembre 2025 à 08:30

Les Français entretiennent un rapport ambivalent avec la copropriété, entre participation active et sentiment de contrainte grandissant. C'est ce que révèle la sixième édition du Baromètre Habitat Procivis/Toluna Harris Interactive, présentée le 10 novembre 2025 à Paris.

Une perception de plus en plus négative

Trois quarts des Français (74%) considèrent désormais que la vie en copropriété présente davantage d’inconvénients que d’avantages, contre 69% en 2022. Cette dégradation du sentiment s’explique principalement par des préoccupations liées à la tranquillité, au rythme des décisions et surtout au niveau des charges, particulièrement dans les grandes villes.

“Notre baromètre éclaire de nombreux points utiles pour nos métiers. Par exemple, je constate que les Français sont plutôt satisfaits de la gestion de leur copropriété. Ils font particulièrement confiance à leur conseil syndical. Cette confiance devrait se reporter sur les syndics”, analyse Yannick Borde, président de Procivis.

Des propriétaires occupants impliqués dans la gestion

Malgré cette perception critique, 61% des propriétaires occupants se déclarent impliqués dans la vie de leur copropriété, dont 17% très impliqués. Plus de la moitié (55%) assistent systématiquement aux assemblées générales et 47% donnent procuration lorsqu’ils ne peuvent être présents.

Le niveau d’information progresse également : les habitants attribuent en moyenne la note de 6,4/10 à leur connaissance de la vie de leur copropriété, en légère hausse par rapport à 2022.

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Un climat globalement serein

Le fonctionnement des copropriétés semble satisfaire la majorité des occupants. Deux tiers jugent les mécanismes de décision clairs et adaptés, tandis que 82% se déclarent en accord avec les décisions du conseil syndical. Les trois quarts des habitants (75%) décrivent des échanges apaisés au sein de leur immeuble.

La question sensible des charges

Le montant des charges reste un point de friction majeur : 61% des propriétaires les estiment trop élevées. Concernant les syndics professionnels, qui gèrent 77% des copropriétés, le coût moyen est évalué à 536 euros par trimestre. Toutefois, seule la moitié des occupants déclare connaître précisément ce montant.

“Ce sondage illustre que la cote de la copropriété poursuit sa remontée. Mieux informés, plus participatifs, moins contestataires, les copropriétaires jouent le jeu. Le niveau de charges demeure un enjeu fort. Quant aux syndics, leurs honoraires sont à nouveau largement surestimés et confondus avec les charges en général”, souligne Danielle Dubrac, présidente de l’UNIS.

Les bailleurs, plus distants mais informés

Les propriétaires bailleurs affichent un niveau d’information moyen de 6,9/10, en nette progression depuis 2022. Si 62% se disent impliqués, seuls 38% assistent à chaque assemblée générale. Néanmoins, 80% approuvent les décisions du conseil syndical et 78% perçoivent un climat apaisé.

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Un secteur à la croisée des chemins

Ces résultats ont été débattus lors de la conférence “À 60 ans, quel avenir pour la copropriété ?”, organisée le 5 novembre au Salon de la Copropriété et de l’Habitat, soixante ans après la loi fondatrice du 10 juillet 1965.

“Soixante ans après la loi du 10 juillet 1965, la copropriété reste un pilier majeur du parc immobilier français et un formidable lieu d’exercice de la citoyenneté au quotidien”, affirme Loïc Cantin, président de la FNAIM. “L’enjeu des prochaines années sera de simplifier la gouvernance des copropriétés sans en affaiblir les fondements, et de donner aux syndics les moyens d’exercer pleinement leur mission de confiance au service du bien commun.”

Pour Henry Buzy-Cazaux, président fondateur de l’Institut du Management des Services Immobiliers, “la copropriété est une démocratie de proximité, une démocratie de palier. Dans cette période politique troublée, elle donne l’exemple d’un endroit où la décision collective parvient à se prendre au profit de projets patrimoniaux communs.”

Le baromètre confirme ainsi que la copropriété reste un cadre fonctionnel malgré les contraintes perçues, avec des copropriétaires qui demeurent engagés dans la gestion collective de leur patrimoine, notamment face aux défis de la rénovation énergétique.

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