L’édition 2022 du Salon de l’Immobilier d’Entreprise (SIMI) se tenait du 6 au 8 décembre, à Paris, au Palais des Congrès. Présente en nombre, la délégation montpelliéraine est venue dévoiler quelques-uns des principaux projets urbanistiques censés dessiner le futur visage de Montpellier. Reportage vidéo.
Face au contexte de crise du logement qui sévit dans toutes les grandes métropoles françaises, le Maire et Président de la Métropole Michaël Delafosse a lancé « un choc de l’offre » avec « plusieurs projets phares », assure Cédric GRAIL, Directeur général de la SERM (Société d’Equipement de la Région de Montpellier)/SA3M (Société d’Aménagement de Montpellier Méditerranée Métropole). « Notamment le Nouveau Saint-Roch, autour de la Gare, où on est en train de finaliser la ZAC. »
Le but est de faire de cette ancienne gare de marchandises un véritable pôle d’échanges multimodal en plein centre de Montpellier. Un quartier reposant sur une mixité sociale et fonctionnelle avec pas moins de 1200 logements, deux hôtels (3 et 4 étoiles), un parc public de 1,5 hectare, des commerces et bureaux, ainsi qu’un parking public de 800 places. Cette opération emblématique du programme de renouvellement urbain impulsé par la Ville vise à devenir un élément fédérateur et structurant du cœur de ville.
Cambacérès, affaires de mobilités
La périphérie montpelliéraine n’est pas en reste avec le projet Cambacérès en pleine réalisation sur le sud-est de la commune. « Ce quartier a pour objectif d’être à la fois la plantation de nouvelles entreprises et de nouveaux organismes, explique Maryse FAYE, Adjointe au Maire de Montpellier déléguée à l’Urbanisme durable et à la maîtrise foncière, mais également d’avoir un développement environnemental important puisqu’on a un énorme parc qui a pour destination d’être un centre d’affaires et aussi un centre d’enseignement. »
L’ambition de ce projet est en fait d’intégrer la seconde gare montpelliéraine – Sud de France -, le déplacement de l’autoroute A9 et le contournement ferroviaire de Nîmes et Montpellier, mais aussi d’accueillir le pôle tertiaire supérieur de la métropole et son bâtiment totem, l’hôtel du numérique. Un nouveau quartier mixte qui comprendra des logements, commerces de proximité, équipements publics, bureaux, entreprises et loisirs. Le tout sera desservi dans quelques années par le tramway grâce à la prolongation de la ligne 1, depuis son actuel terminus d’Odysseum, jusqu’à la Gare Sud de France ; véritable colonne vertébrale du projet qui préfigurera de la liaison, à terme, vers l’aéroport.
La Restanque, espaces mixtes
« Et puis il y a une troisième zone intéressante au sud-ouest de Montpellier qui est la ZAC de la Restanque, ajoute Cédric Grail. Il y a une capacité de l’ordre de 8000 logements autour du Marché d’Intérêt National. On va vraiment pouvoir construire une nouvelle façon d’aménager pour que les entreprises s’implantent et qu’on puisse mieux se loger. »
D’autant que l’espace ne manque pas. Avec plus de 120 hectares dans le secteur de Près d’Arènes et un potentiel de 100.000 mètres carrés de bureaux et commerces, la Ville souhaite re-qualifier ce site artisanal et commercial vieillissant desservi par la ligne 4 de tramway. Ce futur quartier résidentiel – mixte là encore – comprendra des logements, des commerces et des équipements publics, dont des groupes scolaires, ainsi que des parcs publics.
La Cité Créative, mix de culture et d’innovation
L’attractivité urbanistique de Montpellier passe aussi par les Industries Culturelles et Créatives (ICC). Créée début 2019, et déjà couronnée auparavant du meilleur projet d’attractivité du territoire 2017 par le Sommet immobilier de Paris, la Cité Créative constitue le premier quartier mixte pour jeunes urbains actifs avec une superficie totale de plus de 30.000 m² et 2500 logements. Sur cet ancien site de l’École d’Application de l’Infanterie cohabitent écoles d’excellence, entreprises, associations, et autres activités tertiaires et commerciales.
©Daniel Guilhaume
Un véritable tiers-lieu innovant qui s’inscrit dans la dynamique internationale actuelle avec de nouveaux espaces de rencontres et d’ébullition créatives : le Campus Créatif de 1400 étudiants avec notamment l’Ecole supérieure des métiers artistiques ; la Halle Tropisme où plus de 200 entrepreneurs viennent profiter des différents espaces de travail ; mais aussi le Cocon (en cours de réalisation) qui abritera des studios son et de danse, un restaurant en roof-top ainsi qu’une galerie d’art et une salle de spectacle.
Trois questions à Cédric Grail, Directeur général de la SERM/SA3M
Ecomnews. Comment voyez-vous la ville de demain sur le territoire montpelliérain ?
Cédric GRAIL. « Je pense que la ville doit résoudre le défi de la densification. On ne peut pas aller sur de l’étalement urbain en termes de sobriété foncière, ni de transition climatique. Donc le défi des métropoles comme Montpellier c’est comment organiser une densification maîtrisée avec une qualité de vie remarquable. On parle souvent de la ville du quart d’heure mais autour de ces quartiers plus denses, il y a de la vie, des commerces, des équipements culturels et sportifs, des écoles, des mobilités maîtrisées. L’enjeu de demain c’est la question de la densité dans ces centre-villes. »
Ecomnews. Quelques mots sur le lancement du nouveau groupe Altémed ?
C. G. « Historiquement, à Montpellier, il y avait trois entités : la SEM d’aménagement (SERM), la SPL d’aménagement (SA3M), et l’Office HLM métropolitain (ACM Habitat). On a utilisé une possibilité ouverte par la loi ELAN (Evolution du logement, de l’aménagement et du numérique) et on vient d’obtenir l’agrément du ministère de la Transition écologique et de la DHUP (Direction de l’habitat, de l’urbanisme et des paysages). L’arrêté ministériel nous permet de créer cette société qui va regrouper ces trois entités. »
Ecomnews. Pour quelles raisons l’avoir créée ?
C. G. « La première c’est qu’on va rassemblé 500 salariés donc ça permet d’avoir une RH plus solide, des fonctions financières plus stables et d’engager de nouvelles démarches qu’on n’aurait pas pu « se financer » sans être regroupés. Et puis le fait d’avoir ces trois entités regroupées dans Altémed, ça permet d’accélérer les politiques publiques, de mieux les intégrer, de décider plus rapidement, décloisonner les services et finalement de respecter le projet politique et le plan de mandat et d’apporter les services sur les territoires. »